« Essaies d'arrêter de penser à moi et je reviendrai encore plus » « TAIS TOI HOPE » Je me roulais sur mon lit, en pleurant, serrant des oreillers contre mes oreilles mais sachant pertinemment que cela n'allait pas empêcher Hope de me parler. Elle savait comment faire. Elle était là, à l'autre bout de la pièce, elle se tenait debout et me regardait avec des yeux terrifiants. C'était une hallucination bien entendu, mais c'était exactement comme si elle existait en dehors de moi. J'avais peur d'elle, peur qu'elle prenne le dessus sur moi, peur de disparaître à nouveau. « Je ne vais pas te laisser sortir, c'est mon tour ! » Elle ricana et tourna sur elle même, en regardant le plafond. Elle se comportait de manière un peu étrange, mais j'avais pris l'habitude à présent. Elle était en moi depuis toujours, nous nous connaissions sur le bout des doigts, et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle allait me surprendre. D'un coup, elle disparut de la pièce, et je me relevais sur le lit, les yeux écarquillés. Que préparait-elle ? Je me levais rapidement et faisais un tour de la pièce avec mon regard. Est-ce qu'elle abandonnait ? Est-ce qu'elle … Non. Non ! Le mal de tête commença à s'amplifier, et je me tenais le crâne entre mes deux mains, en me retenant de crier. Elle arrivait, et je n'allais pas réussir à la retenir. Depuis que Tybalt et moi n'étions plus ensemble, qu'il ne m'aidait plus à la retenir, j'avais beaucoup plus de mal à la contrôler. Et après de longues minutes de souffrance intense, mes yeux roulèrent dans leurs orbites et J'étais là. Cela faisait du bien d'être enfin dans le corps de cette petite Polly, et de ne plus apparaître en simple projection dans son esprit. Ha ! Je pouvais tout à loisir déchirer ces vêtements atroces et prendre quelque chose d'un peu plus .. rock'n roll. Il n'y avait personne dans le dortoir féminin, alors, je me déshabillais sans pudeur et prenais de nouveaux habits dans mon meuble de rangement.

Une robe dos nu qui arrivait juste en dessous mes fesses, de manière à ce que l'on voit mon magnifique string si je me baissais, et presque tout mon soutien gorge. Superbe. Je m'admirais dans le miroir quelques minutes et entreprit de prendre le gaufreur pour donner un peu de fun à ces cheveux lisses si ennuyant. Je me maquillais également pour donner un peu de couleur, ou au contraire renforcer le noir sur ce visage semblable à celui d'un poupon et sortais dans les couloirs. J'adressais des sourires à certains, faisais des doigts d'honneur à d'autres, et à certains moments, je criais sans but certain pour attirer l'attention sur ma personne ou pour me relâcher, tout simplement. A un moment, j'attrapais un garçon par le col et le menais vers un coin du couloir, le collais contre le mur et commençais à l'embrasser passionnément, sans même savoir son prénom. Il ne semblait pas détester ça car il ne me poussait pas pour courir au loin, alors, je continuais à l'embrasser de manière déplacée, dans le cou, sur l'oreille et à d'autres endroits. Il y avait des fous partout ici alors franchement, on ne prêtait pas attention à nous. Je reprenais mon souffle et dans le reflet de ses yeux, je voyais que mon rouge à lèvres avait fait une grosse trace sur mon visage. Ce gars n'était pas très doué. Je me détachais de lui et partais simplement, en roulant les hanches, pour trouver la salle de bain des filles, endroit où il y aurait un miroir pour que je me remaquille comme il se doive. Sur le chemin, je riais comme une folle et en arrivant à la porte de la salle de bains, je m'amusais à feindre plusieurs expressions. En arrivant, je trouvais une jeune fille tout à fait normale au premier abord, qui était devant un lavabo. Je ricanais et la jeune fille hurla, comme si j'étais un monstre. Mais peut-être que oui, j'en étais un. « Qui est là ? » « LE DIABLE » m'amusais-je à crier. Juste après, j'avançais, faisant claquer mes talons au sol, et me positionnais devant le lavabo à côté du sien. « Relax ma jolie, je ne vais pas te manger. Quoi que .. » Un sourire en coin apparut sur mon visage, en observant celui de la jeune fille qui se trouvait à côté de moi. Polly la connaissait, je le sentais, ce qui ne faisait que rendre tout cela .. plus amusant.

Je sortais un petit coton que je mouillais et je l'appliquais sur mon visage pour enlever le rouge à lèvres qui s'était barré sur le côté, tout en observant ma voisine avec beaucoup d'insistance. « Alors ma poulette, tu es folle, hein ? C'est quoi ton problème ? » Un petit ricanement et elle se rapprochait de l'inconnue-connue en passant une main sur sa joue. « Tu es bien jolie tu sais. Tu te déshabillerais pour moi ? »

Un courant d'air frais passa dans la salle de bain, surement à cause de la porte que j'avais ouverte. Toujours était-il que j'eus la chair de poule et qu'avec mes vêtements qui franchement ne cachaient pas grand chose, j'étais servie. Mais j'étais également servie avec la jeune femme toute tremblotante qui se trouvait à côté de moi, car elle semblait vraiment apeurée et idiote. J'allai m'amuser avec elle autant que je le pourrai, et cela serait une vraie partie de plaisir. J'aimais ce genre de personnes, les GENTILS comme on les appelait. Ceux qui étaient juste ici parce qu'ils avaient des problèmes dont il voulaient se débarrasser. Ceux qui n'acceptaient pas la partie maléfique de leur esprit. Je savais que la jeune fille allait se laisser manipuler comme une gentille marionnette de bois, et que j'allais pouvoir bouger ses bras et ses jambes en actionnant les fils aussi facilement qu'avec une petite poupée de chiffon. J'avais envie de lui crier des horreurs à la figure mais je me retenais, il ne fallait pas la choquer dès le début. Il fallait y aller, comment disait-on .. progressivement.

« Tu te fiches de moi, Polly » Je ricanais encore une fois et levais les yeux au plafond. Est-ce que je me fichais d'elle ? Très certainement. Mais c'était TELLEMENT amusant, il fallait me comprendre. Je plaçais un doigt sur ma bouche comme si j'hésitais et finalement plaçais mon doigt sur les lèvres de mon interlocutrice, les caressant du bout. « Absolument pas ma chérie, qu'est-ce qui te fait dire ça ? » Je fronçais les sourcils pour avoir un air compatissant et relevais la tête avant d'éclater de rire et de me balader un peu dans la pièce, toujours de manière circulaire autour d'elle. Il fallait qu'elle se sente apeurée, il fallait qu'elle se sente dominée, il fallait qu'elle se sente encerclée. Trois valeurs qui ne se retrouveraient que si je me comportais d'une certaine façon. Je me demandais comment Polly réagirait si elle voyait ce que je faisais subir à sa petite copine .. Ha, et dès que cette pensée traversa mon esprit, elle réagit dans ma tête en une hallucination auditive incroyablement puissante. « LAISSE MICAH TRANQUILLE » Je lui répondais mentalement. « Ha, son nom est Micah, hein ? Comme c'est adorable. Ne t'inquiète pas, je ne lui ferai pas de mal .. Je lui ferai pire. »

La jeune femme me dévisageait comme si j'avais une verrue au milieu du visage. Je gardais en toute circonstance mon merveilleux sourire au visage pour ne pas qu'elle se doute une seconde que j'étais décontenancée. Ce n'était pas mon genre de montrer mes faiblesses, et cela n'allait pas commencer aujourd'hui. « Polly, je ne te reconnais plus » Je faisais un bruit, un tit tit tit en collant ma langue à mon palais. Je plissais les yeux, en faisant mine de chercher quelque chose, et me tournais vers la jeune femme. « Je ne connais pas de Polly. Tu es sure que tu ne te trompes pas de personne ? » Je lui adressais un sourire très sage après cette phrase, alors que franchement, je ne le pensais pas du tout. Ma phrase d'après ne lui fit pas trop plaisir, ou peut-être le fait que j'eus passé ma main sur son visage, car elle me claqua aussi sec. Je criais, fort, pendant plusieurs dizaines de secondes, les yeux écarquillés, en sa direction. Et puis, je levais moi même ma main et lui donnais une gifle, pour qu'elle ressente la douleur elle aussi. Elle n'avait pas frappé assez fort pour me laisser une marque sur la joue et encore heureux, je n'avais pas à faire la même chose avec elle de ce fait. «Non mais t'es folle ou quoi, dégage ! » Je fronçais les sourcils. Est-ce qu'elle insinuait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas avec ma tête ? Quelle effrontée ! « Je ne suis absolument pas folle. Par contre, il faudrait faire quelque chose pour ton cas .. Frapper d'innocentes petites étudiantes, franchement, ce n'est pas du joli ... » La jeune femme prit ses affaires pour se diriger vers la sortie mais je ne la laissais pas faire, bien au contraire. Je me dirigeais aussi vite que je le pus contre la porte, pour l'empêcher de sortir, tenant une main derrière mon dos la poignée salvatrice. « POUSSE TOI DE MON CHEMIN POLLY MERDE ! JE NE TE RECONNAIS PLUS, T'ES JUSTE L'OPPOSEE DE CE QUE TU ETAIS AVANT. T'ES JUSTE BIZARRE. Maintenant, vas-t'en. Laisse moi partir ! » Je perdais quelques secondes mon sourire. Polly était venue en moi juste un petit temps, avant de repartir, ce qui n'avait pas laissé de temps à un quelconque mal de tête. Par contre, elle réussit à échapper une phrase. « Ne m'écoute pas ! » Je fronçais les sourcils. Quelle semeuse de trouble cette petite sainte nitouche ! « S'il te plaît ... » Je ricanais et me mordais la lèvre. « Oh c'est la meilleure, tu vas jouer la pauvre petite fille apeurée qui a besoin de sa maman ? Comme c'est adorable ! » Je posais une main au dessus de sa poitrine et la poussais pour qu'au bout d'un moment, elle se retrouve contre un mur, avec moi devant elle. Coincée, oui, c'était ce qu'elle était. « Maintenant tu vas m'écouter. Si tu ne veux pas avoir d'ennuis, tu vas faire ce que je te dis, d'accord ? Ou ça va aller très mal, très mal pour toi. » Quelqu'un poussa la porte de la salle de bain et en un regard noir vers l'arrière; elle était repartie et nous étions toutes les deux seules, encore. « Et si tu essaies de t'échapper, ne crois pas que je n'ai rien prévu pour te punir. » Je savais que j'avais mon petit couteau, fidèle à son emplacement, prêt à l'usage.